Jérôme Magail, Docteur en ethnologie,
"La contribution de l'anthropologue sur des sites archéologiques".
Mardi 6 mai 2003, 15 h, Bibliothèque de la Faculté
des Lettres, Université de Nice.
Dans le cadre d'études pluridisciplinaires
de certains sites archéologiques l'anthropologie culturelle
apporte ses points de vue et ses méthodes. Nous évoquerons
la place de cette discipline sur deux sites archéologiques,
celui du mont Bégo qui comporte 35000 gravures rupestres
de l'âge du Bronze et celui d'une nécropole du Ier
siècle de notre ère située en Mongolie. Dans
les deux cas, l'anthropologie tente de définir une part du
contexte de l'époque à l'aide des éléments
fournis par les autres disciplines. Les informations apportées
par les palynologues, les archéologues, les épigraphistes
et les ethnologues sont soumises à des hypothèses spécifiques
au champ d'investigation anthropologique.
Au mont Bégo, il ne s'agit pas pour l'anthropologue
de se pencher immédiatement sur les gravures car elles ne
sont pas, malgré leur nombre impressionnant, représentatives
de la vie quotidienne des groupes de l'époque. Ce sont les
contextes protohistorique et saisonnier qui vont pouvoir orienter
les recherches sur la signification des ensembles gravés.
La nécropole de Gol Mod en Mongolie comporte
des sépultures dont le mobilier et l'architecture témoignent
d'une organisation sociale particulière et d'une succession
de rituels funéraires. Les orientations des corps des défunts
et des architectures suivent des critères liturgiques précis
que l'anthropologie religieuse tente de comprendre.
Enfin, les enquêtes ethnologiques recueillent
auprès des populations actuelles, dans la région
du mont Bégo comme à proximité de Gol Mod, les
savoir-faire en matière d'adaptation à un environnement
spécifique. Certaines contraintes d'aujourd'hui étaient
celles d'il y a plusieurs millénaires, il s'agit d'évaluer
l'ensemble des solutions qui ont permis de les résoudre. Les
itinéraires saisonniers et la domestication font notamment
partie des objets d'étude.